lundi 8 août 2022

Le tank et le pigeon

 


    Une photo bien étrange et symbolique de la Première Guerre Mondiale. 
    Il s'agit d'un gros plan sur la main d'un soldat anglais lâchant un pigeon voyageur... Un mélange de modernité et de technologie avec un moyen de communication qui plonge ses racines dans les siècles précédents. "Prisonnier" dans le char anglais Mark-V, le tankiste, pour communiquer avec l'extérieur, lâche le volatile par une trappe. Nouveauté technologique de cette Grande Guerre, invention anglaise, le tank ne peut alors communiquer avec l'extérieure et est contraint d'informer sa position en utilisant le pigeon voyageur, déjà utilisé au temps de la Grèce antique. 

mardi 22 février 2022

mercredi 16 février 2022

Churchill et les Sudètes

Travail sur le discours de Churchill alors dans l'opposition : la réaction de l'Homme politique à l'annonce des résultats de la Conférence de Munich. 

Un homme politique visionnaire, le choix des mots dans le discours politique

Lien vers l'activité






mardi 15 février 2022

lundi 14 février 2022

La Paluche, épisode 2 : deux soldats le 24 décembre1914

La PALUCHE : épisode 2. Les poignées de mains dans l'Histoire...

Ferme ou délicate, sincère ou fausse, la poignée de main rapproche les hommes. Elle est symbole de paix, de respect et de fraternité. 



    Point d'information touristique, Messines. Inauguration de l’œuvre en décembre 2015

    Le sculpteur anglais Andrew Edwards réalise une œuvre mesurant 2,5 mètres de haut sur 3,7 mètres de large pour représenter un épisode de la Grande Guerre peu connu jusqu'alors : la trêve de Noël 1914. Il montre deux soldats : un britannique et un allemand se serrant la main avec à leurs pieds un ballon de football. Ce moment très bref, ne concernant que quelques centaines de soldats sur certains points précis du front n'est pas un tournant ni un épisode clé relayé dans les manuels et les livres de spécialistes. L'histoire « officielle » a surtout relayé qu'après 4 mois de conflits, les armées s'enterrent, creusent des tranchées pour se lancer dans une guerre d'usure jusqu'alors inédite : la guerre de position dans des tranchées face à face. Ce sont les travaux de Marc Ferro dans son ouvrage « Frères de tranchées » ainsi que l'excellent film de Christian Carion « Joyeux Noël », tous deux sortis en 2008, qui rappellent cette belle anecdote du premier conflit mondial.

    On le sait les 5 premiers mois d'août à décembre ont été dévastateurs avec la mise en place des plans de guerre, la Marne, la course à la mer et les pertes énormes causées par le manque de préparation, les tenues des soldats français et la puissance de l'artillerie et des mitrailleuses. On se rend compte également que la guerre est partie pour durer : atteindre Paris ou Berlin en quelques mois se révèle rapidement impossible à réaliser contrairement à ce que laissait entendre la propagande. Le moral des soldats des deux côtés des tranchées à peine creusées est au plus bas : de nombreux frères d'armes sont déjà tombés, les familles sont loin avec peu de nouvelles et de courrier et la victoire facile promise et rêvé ne s'est pas réalisée. Le froid de l'hiver 1914 est glacial, notamment en cette fin décembre. Le 24 au soir, l'impact psychologique de Noël fait alors son effet. Et Noël, c’est la famille et la Paix rêvée et promise. En quelques points précis, comme dans la Somme avec la 28e division d’infanterie, la 70e division d’infanterie dans l’Artois ou encore la 5e division d’infanterie dans la région de Reims, on observe ces moments d'arrêt des combats. En Belgique aussi, du côté de Ypres, il y a une pause constatée. A l’autre bout du no man’s land, jonché des cadavres qu’on ne peut plus aller chercher sans se faire descendre, on entend des chants. Malgré la barrière de la langue car il s'agit d'allemand, on reconnaît la mélodie de « Stille Narcht » (« Douce Nuit »). Les français répondent en chantant. Les anglais aussi. Côté allemand on sort des sapins improvisés et on les pose devant la tranchée Et au bout de longues heures, les soldats des deux camps se retrouvent sur le no man’s land. On discute. On se montre des photos des épouses, des enfants... On joue aussi au football et on enterre les morts aussi. Et on regagne sa tranchée. Les différents États-majors ne peuvent pas tolérer cette situation. Les endroits de fraternisation sont activement recherchés et identifiés. Les régiments coupables sont dispersés, mutés sur d’autres zones de front.

    Cette Trêve de Noël et le match de football disputé entre les troupes britannique et allemande ont ainsi marqué l'inconscient collectif pour resurgir au moment ou le continent est en paix au début du 3eme millénaire. Une statue en bronze accueille ainsi les visiteurs à l'entrée de l'office de tourisme sur la Grand Place de Messines (Flandre occidentale), théâtre d’âpres combats lors de la bataille de Ypres. Un premier modèle a alors été réalisé en vue de le faire voyager à travers l'Europe, avant de le couler en bronze et lui attribuer une place définitive. Il a été dévoilé au public pour la première fois lors du match opposant les équipes de Stoke City et Chelsea. Fin 2014, la statue a fait une brève apparition à Messines avant d'entamer son tour d'Europe, passant notamment par le Stade de Wembley pour la Coupe d'Angleterre de football. Il a ensuite été décidé de la placer définitivement à Messines, théâtre du match de football historique entre les deux équipes rivales à la fois sur le front et sur le terrain, montrant ainsi la volonté pacifiste des peuples malgré la situation conflictuelle.

samedi 12 février 2022

Stratégie navale grecque

    Lorsqu'une flotte est inférieure en nombre, elle forme alors un cercle défensif avec les éperons d'attaque portées vers l'extérieur. 

    Les grecs emploient cette tactique nommée Kyklos contre les Perses lors de la bataille de l'Artemision. 


mardi 8 février 2022

I Want You, la force de la propagande

    "I want you" est certainement l'une des œuvres picturales majeures du XXème siècle. Image iconique, glorifiée, moquée, parodiée, détournée, réutilisée, transformée, elle montre l'importance de l'image et du slogan dans les sociétés modernes. Son impact n'est plus à démontrer : des mots simples et tout de suite compréhensibles, un personnage allégorique immédiatement identifiable et mondialement connu, un contexte de guerre... Le peuple américain pour qui cette affiche est destinée va tout de suite répondre positivement à ce slogan et s'engager massivement.


    On doit ce dessin majeur à un illustrateur américain : James Montgomery Flagg qui travaille alors pour la revue Leslie's illustrated weekly newspaper. Pour un de ses numéros, la rédaction demande à Flagg une couverture sur la préparation militaire du pays en cas de conflit. Nous sommes alors en juillet 1916 et les Etats-Unis ne sont pas encore en guerre mais l'opinion publique, les médias et la société ressentent que les tensions européennes et notamment la guerre à outrance des sous-marins allemands contre les navires marchands notamment américains vont faire basculer le conflit. Pour réaliser son Sam, Flagg s'inspire d'un dessin de l'anglais Alfred Leete. Celui-ci réalise en septembre 1914 une affiche où on voit Lord Kitchener alors secrétaire d'Etat à la guerre au Royaume-Uni pointant du doigt le passant l'invitant à rejoindre l'armée britannique. Flagg reprend cette idée, fait son autoportrait pour la tête de Sam et y ajoute la barbichette et les cheveux blancs. Le thème de la guerre envahit peu à peu les sujets de l'opinion publique, les premiers médias, les discours des politiques. Très vite, Flagg va travailler pour le gouvernement fédéral pour illustrer des campagnes d'affichage sur le volontariat et également pour les emprunts de guerre. Il reprend alors son Sam de la couverture de la revue pour son affiche la plus célèbre. Plus de 4 millions d'affiches seront imprimés pendant l'année 1917 / 1918 et elle sera réutilisée lors de l'entrée en conflit en décembre 1941 suite à Pearl Harbor. Bien placée dans les villes, à hauteur d'homme, elle pointe du doigt le passant lui rappelant ses devoirs de citoyens. Le regard fixe de l'Oncle Sam interpelle le passant.

Couverture de la revue, dessin originale de Flagg
qui va ensuite dessiner la célèbre affiche

Flagg devant son affiche qui le rendit célèbre

La source d'inspiration de Flagg. Lord Kitchener pointant du doigt le sujet de sa majesté
afin qu'il s'enrôle dans les forces britanniques. 

    Utilisable en cours pour illustrer la propagande, il est évident que l'étude de "I want You" est tout de suite perceptible et identifiable chez nos élèves. Elle permet un travail sur les couleurs, la typographie, le choix du cadrage, la contextualisation d'une oeuvre et son impact sur le court et le long terme. Il est d'abord nécessaire de contextualiser l'oeuvre : le rappel de la "neutralité" américaine, tout de suite perceptible à l'aide de cartes et d'une frise entre 1914 et 1917. On peut dès lors mentionner le trafic marchandise entre les 2 rives de l'Atlantique et le soutien implicite entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni avec des livraisons d'armes et de matériel. On évoque par exemple la tragédie du Lusitania torpillé en mai 1915 et enfin le fameux télégramme allemand Zimmermann intercepté par les anglais en janvier 1917 et demandant au Mexique de rejoindre la Triple Alliance pour attaquer le flanc sud des Etats-Unis. Dès la déclaration de guerre annoncée par le Président Wilson, l'affiche sera placardée, collée un peu partout sur le territoire américains. L'impact du visuel et la simplicité des mots va faire mouche. Il faut alors rappeler aux élèves qui n'ont pas 'histoire des médias et sources d'information en tête que tél, radio n'existent pas, que le cinéma est encore balbutiant et que les américains, savent quasiment tous lire et écrire. Ainsi, l'affichage est alors quasiment le seul moyen de communication gouvernementale. Il faut ensuite mentionner aux élèves l'inexistence du service militaire outre-Atlantique et donc l'importance du message fédérale à "faire quelque chose pour le pays en se rendant au bureau de recrutement le plus proche". A part la Guerre de Sécession, le conflit avec l'Espagne puis avec le Mexique, ainsi que les guerres indiennes il n'y a pas eu véritablement de guerre sur le sol américain. Les Etats-Unis doivent dès lors envoyer une masse de forces de projection essentiellement composé de jeunes adultes n'ayant qu'une vague connaissance du feu. Les jours sont comptés entre l'entrée officielle en guerre, l'arrivée des recrues, l'équipement et l'entrainement, la traversée de l'Atlantique et l'arrivée sur les fronts. Les élèves imaginent vien souvent que dès le lendemain de l'annonce de l'entrée en guerre, les Etats-Unis ont déjà envoyé des forces en mai 1917 ! Placé en taille réelle grâce au vidéo-projecteur qui équipe aujourd'hui nos classes, couleurs naturelles à la même hauteur qu'en 1917, on peut demander aux élèves d'interagir comme s'ils étaient citoyens américains découvrant au coin d'une rue cette affiche. On peut travailler sur les couleurs, le personnage de l'Oncle Sam en revenant aussi sur Marianne ou Britannia, des allégories nationales. On peut revenir sur les origines du nom de Uncle Sam et ses initiales U.S. Le doigt pointé du tonton américain en direction de l'élève et sa prise de conscience inconsciente qu'il doit faire quelques chose pour son pays. On peut ensuite développer le travail sur d'autres affiches de la propagande de la Première guerre mondiale mais aussi évoquer la conscription, l'engagement volontaire et les conceptions différentes d'un pays à l'autre : le poids du service national en France et l'inscription volontaire chez les anglo-saxons (au moins au début de la guerre en ce qui concerne les anglais).

    Le travail de Flagg a été repris de très nombreuses fois pendant tout le XXème siècle, preuve de l'emprise de l'oeuvre dans l'imaginaire... Qu'on en juge dans les hommages, pastiches et détournements suivants... 

Affiche soviétique de la Grande Guerre Patriotique
demandant aux camarades de rejoindre l'Armée Rouge 

Montage photographique reprenant l'affiche de Flagg pour la détourner
dans les années 1960 lors de la guerre du Vietnam. 

Couverture de la B.D. SuperDupont de Gotlib 

Une du magazine Time lors de la guerre en Irak 

Affiche parodique de fan de Star Wars

Saison 7, épisode 23 de la série animée The Simpsons.
Apu, le gérant du supermarché local est poussé à quitter la ville fictive de Springfield.
Dans son échoppe, la figure de l'Oncle Sam lui demandant de partir....
Affiche du film américain, sorti en 1981, de Y. Reitman, Stripes,
"Les Bleus" en V.F. avec Bill Murray

Publicité de 1998 pour une marque d'eau gazeuse

L'analyse de l'affiche sur le site Histoire par l'image, c'est : ici

Une autre analyse, c'est : 

Et enfin, une vidéo explicative.... 



Un instant, une photo : la rencontre Poutine / Macron

 Un instant, une photo....


    Il y a des clichés qui en disent long sur les relations diplomatiques. Plus forts que les comptes-rendus, les analyses et décryptages. En un instant, une photo, on sait tout des relations entre deux pays, les liens entre les dirigeants et les tensions qui peuvent exister ou le fossé d'incompréhension. 

    Lundi 7 février 2022, une photo toute simple montre les difficultés entre l'Union Européenne représentée par le Président de la République française pendant 6 mois Emmanuel Macron et le Président russe Vladimir Poutine. Afin de tenter une ultime conciliation dans la crise entre l'Ukraine et la Russie, le Président français se rend d'urgence à Moscou pour trouver une solution pacifique à la crise. Echanges, propositions et débats vont se faire autour de la table... 

dimanche 6 février 2022

La Paluche, Episode 1 : Staline / Ribbentrop

Notre nouvelle série en 2, 3 ou 12 épisodes ça dépend :

La PALUCHE

Elle peut être fausse, sincère, amicale, polie. 

Elle est aussi directe ou molle. Elle peut faire mal ou être flasque. Elle permet un premier contact corporel, elle conclue un échange, elle scelle des décisions. C'est un marqueur identitaire typiquement occidental mais elle est universelle et intemporel... qui ? La poignée de mains, pardi ! 

Entre hommes politiques, Présidents ou chefs d’État, entre militaires ou tout simplement anonymes, la poignée de mains balise nos échanges, scelle des destins ou entraîne des milliers de personnes à la mort. C'est un moment photographié, mis en avant. Bienvenue dans l'univers impitoyable des poignées de mains, l'échange de paluches.... Voyageons dans son histoire, ses moments clés, fil directeur de nos chapitres d'histoire, de géographie et d'EMC.

Ces terribles et pourtant véridiques histoires sont dans... LA PALUCHE

Épisode 1 : Ribbentrop / Staline, paluche faussement chaude dans salon froid

23 août 1939.

Un bureau au Kremlin, Moscou.

Cet instant est le moment de gloire de Joachim von Ribbentrop, ministre des affaires étrangères du Reich nazi. L'apogée du plénipotentiaire qui vient de réaliser le coup diplomatique du siècle au nez des puissances occidentales qui pensaient que l'URSS serait fidèle à la ligne diplomatique figée depuis plus d'un siècle : les liens avec l'Europe de l'Ouest afin de contenir et d'encercler l'Allemagne et son agressivité. Mais à force de tergiverser, de louvoyer en direction de Moscou, cherchant des accords mal négociés et refusant de se compromettre avec le leader communiste, Paris et Londres constatent avec stupeur et effroi que Le Petit Père des Peuples a décidé de faire alliance avec ce qui était jusqu'au 22 août « l'ennemi irréconciliable ». Munich et l'abandon de la Tchécoslovaquie ont révélé à Staline le manque de constance des démocraties et le risque d'un possible double jeu. Avec ce micmac diplomatique qu'il signe avec son homologue soviétique Molotov, Ribbentrop est au sommet de sa gloire. Son étoile va ensuite rapidement pâlir au sein de la structure de commandement nazi. Diplomate parvenu, de descendance aristocratique, il se crée rapidement et facilement des inimitiés parmi les grands dignitaires nazis. Alcoolique notoire, son coup d'éclat à Moscou va plonger le monde dans la stupéfaction. Mais au temps des diplomates va rapidement succéder celui des généraux et l'aura du ministre va aller en déclinant. Pour Staline, cette poignée de mains est un répit. Après avoir limogé, déporté, tué l'essentiel des généraux de son état-major, il sait que l'Armée Rouge n'est pas prête si la guerre qui s'annonce prend une ampleur plus importante que prévue. Avec cet accord, il s'agit aussi d'un Yalta avant l'heure grâce aux « protocoles secrets » : le partage de l'Europe de l'Est. Pour l'Allemagne, c'est la concrétisation d'un début d'« espace vital ». Pour l'URSS, c'est le retour en son sein de territoires perdus après la Première guerre mondiale et l'installation du « corridor sanitaire ». Petits fours et faux sourires de cette réunion cachent mal les tensions entre les deux pays. Cependant, tout est mis sous le tapis en attendant un changement de stratégie. Staline pense ainsi garder sa frontière occidentale tranquille et c'est avec effroi, tapis dans son bureau de très longues heures qu'il prendra connaissance du déclenchement de l'opération Barbarossa en juin 1941.




La PALUCHE... A suivre....

samedi 5 février 2022

L'élève Bonaparte, dessin de Job

 


    Dessinateur, illustrateur, Jacques Onfroy de Bréville dit Job (ses initiales qui deviennent son pseudonyme d'artiste) est d'origine lorraine, né en 1858, mort en 1931. Il met son talent créatif, du dessin, de la peinture, son sens de u détail dans les illustrations pour livres d'enfants, des manuels scolaires, des ouvrages due vulgarisation. Son goût pour les grands hommes, les grands militaires entretient ainsi le culte de Napoléon, Murat, mais aussi Louis XI et les grands rois conquérants. Il inscrit ainsi dans l’inconscient collectif la gloire des grands hommes, le Roman national. Ses origines lorraines se ressentent dans ses grandes compositions rappelant la destinée militaire de la France lors de son Histoire. Nul doute que ce dessin du jeune Bonaparte à l'Ecole royale militaire de Brienne, loin de sa Corse natale et révisant le soir alors que l'ensemble de ses camarades de promotion s'amuse ou dort, a marqué les esprits des écoliers dans les dernières années de paix avant la Première confrontation mondiale. 

    Job montre Bonaparte attablé. Jeune adolescent, il révise tardivement dans la pénombre, assis dans la salle de classe. Il travaille, lit. Devant lui, des ouvrages et des instruments, outils de mathématiques rappellent son gout pour les calculs, inhérents à ses études en artillerie. Au fond de la classe, un carte de l'Europe ou se dessin son profil. Job a le talent de la mise en perspective évoquant dans une seule oeuvre le destin du jeune homme, sa marque dans le paysage européen et l'influence française à l'échelle du continent lors de cette épopée.

    Ce type d'illustration peut être la matrice d'une étude de l'épopée napoléonienne, même s'il ne faut pas oublier le contexte de la réalisation de cette oeuvre (le culte du héros, l'esprit de Revanche face à l'Allemagne en 1910, le souvenir du prestige de l'épopée impériale). Placer d'emblée ce dessin, l'analyser en étude de cas en ouverture du chapitre peut amener l'élève à s'interroger sur le souvenir de l'aventure guerrière du Premier Empire. Il montre également l'importance des études dans la formation de Bonaparte : l'éloignement de chez lui, le travail sur l'artillerie, alors arme nouvelle peu prisée des officiers. On connait la difficulté de Napoléon lors de ces premières années à Paris : les moqueries autour de son nom et prénom et son accent, les railleries de ses camarades et l'enfermement qu'il s'est construit, se repliant sur ses études, son goût pour les mathématiques et pour les auteurs anciens qui narrent les exploits d'Alexandre et de César. Balisant le cours de 4eme sur différents aspects de Napoléon à l'aide de tableau permet de montrer comment la mythologie Bonaparte s'est forgée dès ces débuts avec le travail effectué ensuite par David notamment et l'impact jusqu'à aujourd'hui. Travail documentaire et oeuvre de propagande se rejoignent, permettant de réfléchir ainsi sur le réel et l'imaginaire, ce qu'on cherche à montrer et la réalité des choses. Le dessin de Job ancre ainsi l'élève dans une aventure presque irréelle sur le destin d'un jeune garçon, petit noble d'une province lointaine devenu Général et conquérant, notamment grâce à l'étude et au gout du travail. Assurément, le travail de Job sur ce dessin continue encore aujourd'hui d'entretenir même chez les jeunes cette idée que le travail scolaire paie...